Ganshoren, le 24 juin 2017.
Lettre des riverains de la peupleraie de Ganshoren.
Madame, Monsieur,
Cette peupleraie existe depuis plus de cinquante ans. Elle fait le bonheur de milliers de riverains. C’est un havre de paix, de tranquillité, de sérénité, d’oxygénation, au coeur de la ville. Ce petit bois est unique en milieu urbain. Quel bonheur de posséder un tel endroit près de chez soi!
Nous ne savons pas pour quelle raison, Bruxelles Environnement a décidé de faire abattre ces 428 arbres, dont 425 sont en excellente santé, pour y créer une zone récréative comme il en existe déjà plusieurs dans la Commune.
Ce petit bois a été planté dans un but bien précis : Créer un écran de verdure et une zone tampon destinés à protéger les habitants des nuisances sonores et polluantes procurées par la zone industrielle, le chemin de fer et le ring situés juste à l’arrière.
Ces nuisances de pollution et de bruit n’ont fait qu’augmenter au fur et à mesure des années. Ce qui était vrai il y a 50 ans l’est au quintuple à l’heure actuelle.
Bizarrement, la Commune édite un journal toutes boîtes “info Ganshoren” qui n’a jamais parlé de ce projet. Plus fort, tant le Bourgmestre que les Echevins interrogés, nous ont dit ne pas en être au courant. Ils ont promis de nous soutenir mais … pouvons-nous les croire ?
Nous avons eu connaissance de ce projet grâce à une personne promenant son chien, qui a eu la curiosité de lire un discret affichage (petites lettres noires sur fond rouge) placé aux deux extrémités du parc. Il s’agissait de l’enquête publique concernant le plan de réaménagement de la peupleraie Nestor Martin. Cet affichage couvrait la période du 2 au 16 mai 2017, date extrême pour rentrer un dossier d’opposition.
Les résidences “Les Provinces d’Espagne” et “Twenty-One” les plus directement concernées, ont uni leurs efforts et ont fait circuler une pétition qui a récolté, en quelques jours, un millier de signatures de riverains et de promeneurs empruntant les sentiers du bois. C’est dire l’attachement de la population à celui-ci.
En même temps, nous avons rentré un dossier qui a fait l’objet de nos lettres adressées au Collège des Bourgmestre et Echevins de Ganshoren et à la Commission de concertation, des 4 et 15 mai 2017 pour les Provinces d’Espagne et des 8 et 11 mai 2017 pour le Twenty-One.
En plus de l’attachement profond que nous vouons à ce bois, nous rappelons, ci-après les principaux points que nous défendons :
1. il crée un écran de verdure entre la zone d’activité économique, le chemin de fer et le ring, situés juste à l’arrière ;
2. il nous protège des nuisances et du bruit occasionnés par ces trois éléments et par la circulation routière incessante ;
3. il remédie à la pollution générée par la ville à l’avant et par la zone industrielle située à l’arrière ;
4. il est un havre de paix, de tranquillité, d’oxygénation et de sérénité pour tous les amoureux de la nature, pour les 236 logements directement concernés et pour le millier de personnes qui y vivent, y travaillent ou y transitent, ainsi que pour les nombreux pensionnés.
La Résidence « Twenty-One » a fait faire une expertise de la peupleraie le 25 mai 2017, qui certifie que ce bois est tout à fait sain.
Nous avons assisté le 30 mai 2017, à une réunion de concertation avec des membres du Collège échevinal et de la Commission de concertation.
Leur avis a été reporté en attendant des compléments d’information.
Un budget de 800.000 euros est consacré à ce projet qu’on peut classifier dans les travaux inutiles, puisque cette peupleraie, ultra nécessaire, satisfait tout le monde telle qu’elle est actuellement. Comment peut-on admettre que l’argent public soit dépensé pour un projet que personne n’a demandé et dont personne ne veut ?
Nous sommes très inquiets et il y a urgence, parce que nous ne comprenons pas que nos élus locaux, qui nous ont certifiés être de notre côté, émettent un avis reporté.
En nous rendant à la Commune, au Service Environnement, nous avons appris qu’une réunion sera tenue d’ici fin juin, à laquelle nous n’avons pas été conviées puisque nous n’avons pas reçu d’invitation.
Que pouvons-nous faire encore pour sauver ces arbres, la faune et la flore qui occupent ces lieux et qui seront sacrifiés ?
Nous craignons que notre combat soit le pot de terre contre le pot de fer.
Nous vous remercions infiniment pour l’attention que vous réserverez à ce courrier et nous comptons sur vous pour alerter l’opinion publique.
Nous restons à votre disposition pour répondre à vos questions et vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de nos sincères sentiments.
Simonne VERMOOTE-D’HONDT, Anne VANDENBROUCKE, Dane BEYL, Eliane DELFERRIERE-DEMAEYER, Christiane VANDER MOTTE
Contact: Christiane Vander Motte – Tél. 02 465 87 88 – christiane.vander.motte ( a r o ba s e ) skynet.be
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